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Souvent à l’adolescence la situation devient plus difficile avec les enfants. On impute cela à l’adolescence mais ce n’est pas totalement exact: il y a d’autres choses qui influencent et compliquent la relation entre parents et enfants.
Il est normal qu’un enfant commence, à un certain âge, à se détacher de ses parents et commence à vouloir son indépendance. Cette situation peut très bien vécue dans certaines familles mais elle est source de grandes tensions dans d’autres familles.
Pour comprendre le pourquoi je vais partager et comparer certaines situations avec mon vécu.
Je n’ai pas eu de problèmes à mon adolescence ni de rébellion envers mes parents ou cela a été vraiment minime. Par la suite par contre il y eu souvent des tensions mais j’avais à l’époque déjà passé l’adolescence car j’avais entre 18 et 23 ans et les tensions étaient causées car mes parents ne me donnaient aucune liberté. Jamais je n’ai eu une chambre à moi ou je pouvais être enfermé, j’ai toujours vécu une vie en famille, en aidant mes parents et en me pliant à leurs règles: c’était ça ou je devais partir de la maison.
Cela ne m’as pas pesé particulièrement mais durant toute cette période j’ai surtout des souvenirs ou j’avais l’impression de ne pas être aimé et de ne pas être compris: il manquait de l’amour. Ce n’est pas que mes parents ne m’aimaient pas, au contraire, mais plusieurs situations de disputes, qui n’avaient pas été vraiment réglées et où il n’y avait pas eu de vrai dialogue, avaient conduit à une situation de froideur réciproque. Mes parents m’accusaient ensuite d’avoir mis un mur entre eux et moi mais de mon côté je voyais la même chose et je ne sentais pas leur amour: c’est pour cela que je m’étais renfermé.
En attendant, combien de fois je pleurais dans mon lit mais je ne le montrais pas. Probablement aussi mes parents pleuraient pour cette situation, mais je ne le voyais pas: chacun voyait seulement les choses qui n’allaient pas mais personne n’osait s’ouvrir, partager positivement ses attentes et ses souffrances. Au contraire chaque échange était fait de reproches et de rancœurs.
J’en déduis donc aujourd’hui que beaucoup de situations difficiles sont causés par un manque de dialogue, par des non-dits, par de l’incompréhension, qui conduisent à une situation où chacun se renferme et ou l’amour n’est plus affiché et est mis de côté, au fond du cœur, dans un endroit que personne ne peut voir et surtout pas l’autre avec qui on est en «guerre». Tout le monde en souffre mais on n’arrive pas à s’en sortir.
Souvent on dit que des bonnes bases auraient dû être posées bien plus tôt et effectivement c’est ce qu’il aurait fallu faire: des bases de dialogue, de partage, d’activités en commun, de câlins, mais il est évident que quand l’enfant grandit les choses changent, il veut plus de liberté et c’est lui-même qui s’éloigne de ce qui avait été instauré par le passé.
Par ailleurs il est ausis inutile de voir les erreurs du passé pour résoudre les problèmes du présent. Chaque parent a essayé de faire le mieux qu’il pouvait, lui aussi conditionné par des erreurs de son éducation, par des blessures du passé et par des tensions causés par les tracasseries de la vie quotidienne.
On ne peut pas commander l’amour, on ne peut pas changer du jour au lendemain une situation mais on peut faire en sorte que le dialogue reprenne, surtout en passant des moments de détente, de jeux ou de rire ensemble afin que toute la famille soit à nouveau en harmonie et en paix. Tout doit être fait dans la paix et dans le calme, sans jamais reprocher ou faire des allusions négatives sur des choses du passé.
Etre dans une attitude négative n’aidera pas du tout: on va culpabiliser l’enfant, lui faire encore plus de reproches et lui, de son coté, va se renfermer encore plus car il sentira toujours moins d’amour. La bonne solution est d’en parler ensemble mais sans que ce soit une obligation ou une corvée: plutôt après une bonne activité ensemble ou on a permis à la situation de se détendre et aux cœurs de s’ouvrir. Seulement de cette façon chacun va abandonner ses rancœurs les plus faibles pour se concentrer sur les sujets qui sont vraiment vitaux à résoudre.
A ce moment l’attitude des parents devra être positive: reconnaitre les difficultés du présent, rappeler l’amour pour ses enfants, faire preuve de compréhension et encourager l’enfant: je sais que tu vas y arriver, on va t’aider, on veut que tu réussisses, on veut être soudés ensemble et montrer de l’amour l’un pour l’autre.
S’ouvrir, montrer de la tendresse, éventuellement ouvrir son cœur et pleurer ensemble va renforcer les liens affectifs et remotiver l’enfant en lui redonnant l’espoir dont il avait besoin.
Il ne suffit pas de lui dire que ses parents l’aiment: mes parents me l’ont aussi dit mais je n’y croyais pas vraiment car je ne le voyais pas: je ne voulais pas des paroles mais je voulais vraiment voir l’amour, le sentir, me sentir compris et accepté.
Les phrases négatives comme: tu n’es bon à rien, tu ne vas pas réussir, qu’est-ce qu’on va faire avec toi, personne ne te veut plus, etc. n’amèneront aucune amélioration positive mais vont au contraire démotiver l’enfant et lui confirmer «mes parents ne m’aiment pas, ils ne croient plus en moi».
Dans une situation difficile il faut aussi considérer le contexte familial: quand un enfant est confronté à ses frères ou sœurs du sexe opposé il va souvent considérer que l’autre est plus aimé que lui.
Je vivais avec une sœur et j’ai toujours considéré qu’elle était plus aimée que moi: ce n’était pas exact mais elle était juste un peu plus protégée car plus sensible. Mes parents ne se rendaient pas compte des privilèges qu’ils lui accordaient vis-à-vis de moi et c’est pour cela que j’avais l’impression de ne pas être aimé, même si cela n’était pas vrai.
En attendant elle aussi avait des souffrances quand elle regardait à moi: elle a souffert en pensant que mon père la considérait comme une moins que rien et ne l’encourage pas à évoluer.
Dans une fratrie chacun est diffèrent et les parents essayent d’aimer leurs enfants tous de la même façon car c’est leurs enfants, c’est une évidence. Par contre il y a souvent une attitude qui est différente et qui pose problème aux enfants quand on n’en parle pas.
Il y a ensuite souvent des tensions entre sexes opposes justement car le comportement et l’attitude vis-à-vis d’eux ne sera pas pareille: par exemple une fille sera plus câline et on va donc y montrer plus d’amour; un garçon au contraire voudra son indépendance, n’aimera pas trop les marques d’affections publiques et donc en recevra moins mais, dans le fond de son cœur, enviera les échanges que vivent ses sœurs.
De la même manière une fille enviera l’indépendance plus grande que les parents accorderont à leurs garçons.
Chauques famille règlera ces problèmes différemment mais ce qui est important est que chacun essaye de comprendre la cause des attitudes de l’autre afin de déceler ses besoins: chaque besoin non résolu sera une source de tensions qui amèneront d’autres besoins et d’autres tensions.
Dans tous les cas, même si ta situation semble impossible à résoudre, crois que tu peux t’en sortir, crois que Jésus est le seul espoir et qu’il va agir pour résoudre cette situation si tu le lui demandes: tu mettra ainsi ta fois en action, tu auras moins d’énervements quand ça ne va pas comme ça devrait, tu vas mettre en marche l’amour que Jésus donne dans un environnement d’espoir et les choses vont changer toutes seules.
Il faut se souvenir aussi que les erreurs du passé se paient et que la fin de cette période difficile ne viendra probablement pas du jour au lendemain mais si tu as l’espoir, si tu crois, cette période d’attente ne va plus te sembler aussi dure qu’avant. Regarde l’avenir, approprie toi des promesses qui sont pour toi et elles vont se réaliser.
Mes parents ont dû attendre longtemps: quand je suis parti de la maison j’ai coupé les ponts et je ne donnais plus de nouvelles. J’avais même déménagé sans rien dire et mon père a pu me retrouver seulement en demandant au concierge ou j’étais allé…
Quelques années après Dieu m’a touché et j’ai renoué les liens: pour ma maman c’était une réponse à ses prières, pour mon père c’était trop tard, il était décédé subitement. J’ai au moins pu lui parler quelques jours avant qu’il meure mais j’ai encore des regrets aujourd’hui pour une situation qui n’était pas entièrement comme elle aurait dû être et pour toutes les choses qu’on n’a pas pu faire ensemble.
Mieux vaut donc résoudre les problèmes dès qu’on le peut afin d’éviter que ses enfants prennent des mauvaises voies, qu’ils s’en aillent fâchés mais, même si c’était le cas, la prière et la foi en Jésus résoudra cette situation.
Dans une famille l’amour est primordial: chacun doit essayer de montrer son amour aux autres car quand on ne se sent pas aimés, on n’accepte plus l’autre, on se renferme et les tensions qui vont suivre finiront pas éloigner encore plus le peu d’amour qu’il restait.
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